Mardi matin, la Métropole a restitué les Assises citoyennes de l'habitat au palais du Pharo de Marseille. Cinq mois après l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne, quelques propositions mais aucun bilan ne sont ressortis de cette consultation des acteurs du logement.
Après deux mois de consultation des acteurs du logement de la Métropole, les Assises citoyennes de l'habitat ont rendu leur verdict. Près de 500 contributions ont été apportées à l'enquête internet métropolitaine.
LiVE...début des assises citoyennes de l'#habitat à #Marseille .
— Richard Curnier (@BdT_PACA) 26 mars 2019
Bcp de personnes de la société civile; #elus, bailleurs sociaux, institutionnels présents pour construire ensemble l'#Habitat de demain pic.twitter.com/AkoHwuVEiS
Traiter le problème à la racine
Mardi matin au palais du Pharo de Marseille, Jacques Ansquer, pilote des assises et Xavier Méry, élu à la mairie de Marseille délégué à la lutte contre l'habitat indigne, ont avancé quelques propositions.Pendant les trois heures de restitution, les échanges se sont centrés autour de trois grandes priorités : répondre à l'urgence de la situation, améliorer la gestion et le suivi des logements mais surtout traiter le problème à la racine.
"Nous devrions par exemple plutôt réparer l'ensemble d'une rue plutôt que de refaire seulement un immeuble.", explique Jacques Ansquer, avant d'ajouter : "Nous devons également rendre le système d'alerte plus performant et plus transparent".
Le coordinateur des Assises citoyennes de l'habitat a précisé : "Après l'une des problèmatiques que nous rencontrons, c'est qu'une partie des habitants sont locataires et vivent dans le parc privé".
2461 personnes délogées
Mais cinq mois après le drame de la rue d’Aubagne, "2461 personnes ont été délogées et 1274 personnes relogées" selon Julien Ruas, adjoint au maire en charge de la prévention et la gestion des risques urbains, ces assises n'ont pas associé l'ensemble des acteurs du logement notamment le collectif du 5 Novembre.Aucun bilan des précédentes actions de la Métropole n'a également été évoqué.
Le collectif a expliqué son absence des Assises citoyennes de l'habitat.
"Nous aurions voulu un grand débat démocratique ouvert, associant les habitants et les acteurs de la ville. Cela requiert du temps, des moyens, une méthode qui n'évite pas les problèmes mais les discute et les affronte", indique le collectif marseillais.
25 millions d'euros investis
Mardi, Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille, a reconnu "vouloir construire les choses rapidement". Dans le cadre de ses assises, 25 millions d'euros vont être alloués par la Métropole pour des "solutions innovantes".Parmi les autres annonces, la création d'une école de la deuxième chance consacrée à la rénovation de l'habitat ou l'augmentation des contrôle techniques des logements ont été avancées.
Mais pour le collectif du 5 Novembre, de nombreuses propositions n'ont pas été mises en débat aux Assises comme "une charte du relogement pour et par les délogés" ou "la transparence de la gestion immobilière".
Ce mercredi, les suites des Assises ne sont pas connues. Aucun comité de suivi n'a été annoncé à la fin de la restitution de l'enquête métropolitaine.
Seul le site internet est encore accessible, alors que la consultation devait s'arrêter le 20 mars.
Les marseillais peuvent encore y déposer leurs idées sur une des quatre thématiques : traiter efficacement et durablement les situations de logement dégradé, loger dignement tous les habitants, adapter les aides pour gagner en efficacité et au-delà du logement, bien vivre son quartier.